Cinema Improbable

Avalanche Sharks

Notation 0,5/10

Avalanche Sharks est un film d'horreur "humoristique" réalisé par Scott Wheeler en 2013.

Je n'ai pas réussi à dégoter le budget, mais ce dernier ne doit pas dépasser le million de dollars en visant large. Il dure 80 minutes environ.

On passera sous silence l'affiche du film totalement mensongère car elle ne renvoie à aucun moment du film...

Synopsis : Alors déjà, pourquoi Avalanche Sharks ? Si on se base sur les autres daubasses de ce style (Sharknado, Sharktopus, Beach Sharks...) le titre est sensé bien résumer le film, or ici l'avalanche en question dure 10 secondes et n'apporte rien à l'histoire ; on préférera donc le titre original Snow Sharks, beaucoup plus représentatif.
Maintenant que nous sommes d'accord sur le titre, mordons à pleines dents dans le scénario si je puis me permettre ; la scène d'introduction nous livre deux snowboarders qui se tapent une bonne séance de hors-piste (dans une séquence qui semble faite par Go Pro) mais ils sont soudainement interrompus par un énorme requin sorti de la neige qui les dévore sans autre forme de procès, puis on envoie le générique de début... ça sent le traquenard à plein nez !

Histoire de rendre le scénar plus original, on décide d'y ajouter la bande archétype d'étudiants partant pour un spring break en montagne, essentiellement composée de biatches gloussantes aussi vêtues qu'un nudiste en période de canicule. L'intrigue du film (si on peut appeler comme ça cet immondice) se révèle très vite, à savoir des requins extraterrestres venus migrer sur Terre dans le but de sauver leur espèce due à l'extinction de leur planète (WTF ?), mais ayant mal calculés leur trajectoire ils se sont écrasés dans la montagne pour devenir des requins des neiges (alors j'en ai entendu des histoires pourries mais il faut avouer que celle-là se défend pas mal !).

Bref, le spring break bat son plein, mais le grand frère de l'un des deux mecs bouffés du début (ex-marine évidemment, patriotisme quand tu nous tiens) s'inquiète pour son frangin dénommé Shredder (pas le méchant des Tortues Ninja) et se met à sa recherche, en vain.
La vérité sur les requins des neiges finit par éclater (lorsqu'ils apparaissent au grand jour) et les étudiants veulent fermer la station, mais les responsables comme le maire refusent pour raisons économiques (copyright de Jaws comme d'habitude, mais cette fois il paraît que Spielberg aurait vomi en regardant le film) ; comme la situation n'est pas encore assez bordélique on rajoute une petite avalanche de 10 secondes qui ne sert strictement à rien car les persos se relèvent sans problème avec un peu de neige sur eux (c'est bien connu que les avalanches chatouillent) puis se lancent dans une bataille finale contre les snow sharks (bataille qui ressemble plus à un massacre). Heureusement pour eux une asiatique complètement hors sujet découvre des totems protecteurs dans la montagne et s'amuse à les remettre en place, faisant ainsi disparaître les requins ; on pensait enfin être arrivé au bout du cauchemar, mais le twist final est encore pire, puisque c'est un module d'exploration sur Mars qui se fait bouffer par un autre de ses squales... WTF ?

 

Réalisation : Ce brave Scott Wheeler est un habitué des daubasses car il a participé à plusieurs créations de The Asylum au niveau des effets spéciaux (au secours) et a déjà réalisé Sand Sharks, exactement le même principe mais avec des requins qui nagent dans le sable ; on attend impatiemment sa 3e création qui sera sûrement des requins dans le brouillard ou la forêt...

Son CV pour le moins contestable illustre sa grande inexpérience à diriger un film, ce qu'on retrouve parfaitement ici entre les plans de caméra très mal cadrés, des effets spéciaux aussi sympathiques à regarder qu'un ornithorynque se nettoyant l'arrière-train, des transitions qui piquent les yeux et des ralentis qui n'ont rien à foutre ici... bref un bon gros tas de purin ! Un gosse de 5 ans fait mieux aujourd'hui avec une application Ipad.
Comme il faut bien financer ce genre de bouses, nous avons quelques product placement pas très subtiles, notamment pour Mammoth (partenariat des stations de ski, ou alors le film a été tourné dans une station random sans s'emmerder).
En parlant de marque, on a la forte impression que les armes sont sponsorisées par Hasbro.

 

Bande-son : On se demande pourquoi les grosses productions s'embêtent à recruter des compositeurs, un vieux dj de camping qui balance une playlist rock n'roll suffit largement pour faire saigner les oreilles des spectateurs ! Et je parle même pas des vieilles musiques romantiques archiclichées pendant les séquences émotions (peu nombreuses, c'est déjà ça).

 

Jeu des acteurs/Personnages : Un casting des plus discret avec Alexander Mendeluk (petit rôle dans Twilight 1 et 2, trop cool), Kate Nauta (la biatch dans Transporter 2) et pour finir Benjamin Easterday (quelques bouses à son actif avec surtout le très mauvais Poseidon Rex). Les personnage sont donc une caricature ambulante de jeunes adulescents bourrés d'hormones ; le film doit détenir le record du nombre d'allusions sexuelles pas très fines, j'en ai personnellement compté 17 au bout de 10 minutes de film (même dans les pornos y'en a pas autant).

Avec le spring break alcool, sexe et couilloneries sont au rendez-vous, mais on ne peut pas en dire autant du jeu des acteurs, qui est tout simplement pathétique ; aucune réaction crédible, ça balance des grands sourires et de mauvaises punchlines pendant que ça se fait bouffer une jambe... On a bien un vieux shérif, un homme des bois un peu taré qui connaît la vérité, mais surtout beaucoup de boobs !

Concernant les punchlines, on peut pas dire qu'il n'y en a pas, au contraire ; toutefois celles-ci sont pourries, voire WTF ; celle de la meuf qui se fait couper en deux par un requin et qui accuse ensuite son copain de toujours fuir ses responsabilités alors qu'il s'enfuit terrifié, m'a fait presque verser une larme. On notera un vilain copyright, que dis-je une insulte, à Terminator lorsque le gamin balance en toute impunité "I'll be back" avec la voix déformée, preuve qu'il s'agit bien d'un vilain clin d’œil...

 

Conclusion : Un film d'horreur qui aurait beaucoup plus sa place dans la rubrique porno/daubasse ; en général les persos qui défendent ce genre de films utilisent la carte de l'humour, mais là l'humour est relégué au second plan, très loin derrière la débilité et l'absurdité la plus complète. L'un des pires films que je me sois maté, même les acteurs semblent en avoir ras le cul et sont à deux doigts d'insulter le réalisateur.